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Tu, Lei, Voi dans la langue italienne actuelle : aspects culturels, problèmes
d’apprentissage, propositions didactiques
Laura Scarpa
Institut des Langues Vivantes
Université Catholique de Louvain (UCL)
Louvain-la-Neuve
Belgique
e-mail : scarpa@ilv.ucl.ac.be
Cette communication se propose de présenter les points suivants: • voir comment un étudiant francophone aperçoit en général la question des formes allocutives italiennes et quelles sont les difficultés principales qu’il rencontre dans leur apprentissage ; présenter quelques exemples de l’usage actuel des formes allocutives italiennes, tirés principalement d’émissions télévisées récentes. Cela a comme but de démontrer la variation des formes (notamment les pronoms de politesse Lei et Voi, et le pronom tu) qu’on retrouve les unes à coté des autres dans ces émissions. Il s’en suit que la présentation de ce type de matériel audiovisuel, si d’un coté est sans aucun doute très motivante pour l’étudiant, peut d’autre part contribuer à créer une certaine confusion dans le processus d’apprentissage. Le rôle de l’enseignant devient alors très important en ce qui concerne le choix et l’utilisation du matériel ; proposer quelques observations sur les différentes typologies de matériel vidéo, et quelques idées pratiques pour son exploitation en fonction de l’apprentissage des formes allocutives et en particulier de la forme de politesse Lei. Même si les grammaires italiennes les plus complètes, à la voix pronomi allocutivi présentent différentes formes (tu, Lei, Voi, Ella, Loro.), beaucoup d’enseignants d’italien sont désormais d’accord pour dire, comme Lepschy & Lepschyi, qu’un apprenant étranger peut se limiter à l’apprentissage des formes tu et Lei : tu, pronom de 2e personne du singulier, pour les contacts informels (amis, collègues.) et Lei, pronom de 3e personne du singulier, pour tous les autres cas. Bien sûr, le pronom voi (2e personne du pluriel) existe aussi et il peut être utilisé soit comme pluriel de tu soit avec un sens de politesse, écrit alors avec une majuscule. Toutefois son usage est de moins en moins répanduii. C’est pour cela que l’étudiant peut concentrer ses efforts sur les autres formes, notamment sur la forme Lei, qui semble être la plus problématique des trois. En quoi consiste cette difficulté ? La question a été posée directement à un petit groupe d’une trentaine d’étudiants francophones de niveau moyen et approfondi au cours d’un sondage assez informel. Voici quelques résultats, qui concentrent l’attention en particulier sur la forme de politesse Lei. À la question : « Est-ce que tu trouves difficile d’apprendre à utiliser correctement la forme de politesse Lei en italien? » la plupart des interviewés (23 sur 27) ont répondu affirmativement : 18 rencontrent « parfois » des difficultés, et pour 5 d’entre eux cela comporte toujours un problème. Ensuite le questionnaire leur demandait de préciser les raisons de cette difficulté. Parmi les
plus importantes, on retrouve la difficulté d’utiliser une forme de troisième personne, comme
si on parlait de quelqu’un d’autre, tandis qu’on parle souvent de moi et de toi.
Il est utile ici de noter que le même problème d’apprentissage de la forme de politesse se
retrouve aussi parmi les étudiants francophones qui apprennent d’autres langues, par exemple
l’allemand, langue qui présente aussi une forme de politesse à la troisième personne du
pluriel. À ce propos, dans notre institut on a remarqué que les étudiants francophones qui
suivent un cours d’allemand sont plus à l’aise quand ils utilisent du plutôt que Sie (une
troisième personne du pluriel), même si la forme Sie ne présente aucun problème particulier
du point de vue formel, car au présent indicatif et à l’impératif elle est exactement comme
l’infinitif du verbe (Gehen Sie/Kommen Sie, etc.). Pour les étudiants francophones, il s’agit
donc vraisemblablement d’une difficulté culturelle ou même psychologique qui va au delà des
problèmes formels posés par la langue.
En revenant aux difficultés éprouvées par les étudiants francophones par rapport à la forme de
politesse en italien, l’utilisation du pronom féminin Lei pour s’adresser à un homme suscite
aussi quelques perplexités. Et finalement, un certain nombre d’interviewés a indiqué dans les
problèmes formels la raison principale de leurs difficultés, notamment les formes verbales à
l’indicatif et surtout à l’impératif.
On peut donc conclure que les difficultés qui jouent un rôle dans l’apprentissage de la forme
de politesse Lei parmi les apprenants francophones sont au moins de deux niveaux différents:
une difficulté culturelle/psychologique à accepter la 3e personne Lei, et certainement aussi
une difficulté liée à la morphologie des formes verbales, qui complique l’apprentissage.
Il vaut mieux rappeler rapidement en quoi consistent les problèmes formels principaux.
En italien l’apprentissage des formes verbales de politesse peut se faire à deux niveaux
différents de complexité. Tout d’abord, un niveau élémentaire, avec des phrases à l’indicatif
(Professore, prende anche Lei un caffé ?). Successivement on peut passer à un niveau
supérieur de difficulté, avec des formes de l’impératif de politesse (Professore, prenda anche
Lei un caffé !),
qui sont exactement les mêmes que celles du subjonctif et que l’apprenant
mélange (hélas !) facilement avec les formes de l’indicatif présent à cause d’une forte
similarité dans les terminaisons en voyelle.

Entrare
Au contraire, les formes correspondantes de l’impératif du pronom voi (et donc du Voi de politesse) sont nettement plus simples à utiliser pour un apprenant de niveau élémentaire/moyen, car elles sont exactement les mêmes que celles du présent indicatif (voir figure n.1). Cette simplification formelle offerte par le pronom Voi s’ajoute à l’interférence naturelle de vouvoyer en français et cela explique déjà très bien pourquoi les apprenants francophones montrent une forte tendance à utiliser Voi au lieu de Lei, surtout quand il s’agit d’un verbe à l’impératif. Mais, hélas, l’italien d’aujourd’hui va exactement dans la direction contraire. Les difficultés formelles ne se limitent pas uniquement aux formes verbales, mais concernent aussi d’autres éléments de la phrase, notamment les pronoms directs et indirects (La/Le), les pronoms groupés (GlieLa), les adjectifs et pronoms possessifs (Suo) et, en mesure mineure, les pronoms réfléchis (Si). Evidemment, quand on a mal démarré dans un discours avec la fausse forme d’adresse, tous les autres faux accords suivent presque automatiquement. Toutefois, cette communication ne se propose pas d’approfondir les éventuelles difficultés spécifiques à ces éléments de la langue. Le problème de l’apprentissage de la forme de politesse Lei est parfois renforcé par un usage peu cohérent qu’on retrouve par exemple à la télé ou dans certains films italiens. On pense notamment à l’alternance de tu et Lei comme on la remarque dans certaines émissions très populaires, ou bien à la forme de politesse Voi qu’on rencontre dans de nombreux films italiens, surtout ceux qui représentent une certaine époque historique ou ceux qui sont situés dans le sud du pays. On retrouve la forme Voi aussi dans beaucoup d’opéras. Tout ça est rapidement remarqué par l’étudiant attentif et ne l’aide pas du tout à se faire une idée claire de l’usage plus correct des formes d’adresse dans l’italien d’aujourd’hui. Voici quelques exemples pour illustrer les variations (ou « incohérences ») qu’on retrouve dans des émissions télévisées récentes et très populaires. Les extraits sont tirés de l’émission du samedi soir Uno di noi (extraits n. 1, 2 et 3) et d’un film pour la télévision qui raconte l’histoire de la famille royale de Savoie, en particulier de la princesse et reine Marie José (extraits n. 4, 5 et 6). Les deux émissions ont été présentées pendant l’automne-hiver 2002-2003 sur RaiUno. N. 1: Pendant un quiz téléphonique : Présentateur Allora Lei conosce il nostro gioco ? Ci segue anche da lì, da
Zurigo ? Allora mi sa già dire quali sono i cinque titoli che vuole
scegliere dal nostro juke-box ?
(quelques minutes après)
Malia, vediamo l’ultimo premio….Vediamo vediamo vediamo….1500
euro ! Allora, abbiamo totalizzato 12.000 euro
Spero che tu sia contenta, che tu continui a giocare con noi
N. 2: Pendant un quiz téléphonique : La présentatrice Pronto? Chi c’è in linea ? Pronto Signora, buonasera, come Si chiama?
Giovanna, sei note esatte, sei titoli, quindi sei possibilità di vincere.
Speriamo di vincere, eh ?, i premi più importanti.
Guarda i titoli e dimmi subito quali scegli.
N. 3 Conversation entre la belle Matilde et son amoureux, d’origine méridionale : Matilde Eh Matilde io Vi vorrei chiamare giorno e notte
chiamate quando volete e se non ci sono lasciate un messaggio su
Ma tanto chi se ne importa, chi se ne importa! Dans les rues de Naples un habitant de la ville reconnaît la princesse. Ve la prendete se uno sconosciuto Vi rivolge la parola, ma Voi
sapete a chi rassomigliate ? Ma proprio nata sputata ?
Gennari’, io tengo l’occhio fino, quella o è proprio la principessa o è la sua sosia. La princesse Marie José pendant un colloque privé avec Mussolini. fateci caso Eccellenza, vedete, la memoria è spesso labile, le
Vostre parole sono per me troppo importanti, preferisco affidarle alla
carta.
Parlavate di circostanze eccezionali. Quali sarebbero ?
Di certo nulla che possa riguardare la Vostra condizione e quella del
principe Umberto. Poi ora con la nascita del principino Vostro figlio, mi
pare si possa stare tranquilli per più di una generazione, non credete ?
La princesse Marie José est à l’hôpital. Médecin (s’adresse à l’infirmière) La prego, mi aiuti. Piano.
Stia calma.
Infirmière (s’adresse à Marie José) Ecco, si metta cosí
Médecin (s’adresse à l’infirmière) Infirmière (s’adresse à la princesse Mafalda) Venga, abbiamo finito.
Un bref commentaire sera utile pour mieux comprendre les exemples. • Extrait n. 1 : Le présentateur s’adresse d’abord avec Lei à la personne au téléphone, puis il passe au tu sans aucune raison évidente. Sa collègue fait la même chose quelques minutes après dans l’extrait n. 2. Dans la même émission il y a un sketch publicitaire (extrait n. 3) où un personnage d’origine méridionale exprime son amour pour la belle Matilde, avec une attitude plutôt traditionnelle, en disant « Vi vorrei chiamare… ». Au contraire Matilde, femme moderne qui s’occupe de GSM, tarifs téléphoniques etc., répond aussi avec des formes de la personne voi, mais avec des phrases qui représentent une manière plus actuelle d’interpréter cette forme d’adresse parce que elle ne s’adresse pas uniquement a son malheureux amoureux, mais d’une manière plus générique à un public pluriel. Voici donc deux usages typiques de voi confrontés l’un à l’autre : un usage plus traditionnel représenté par le personnage un peu démodé de l’amoureux rejeté, et l’usage plus actuel de Mathilde qui parle avec des phrases qui ressemblent beaucoup aux messages des répondeurs téléphoniques. Dans l’extrait n. 4 un habitant de Naples reconnaît la reine dans la rue et il s’adresse à elle avec la forme de politesse Voi. Voici donc un usage de Voi avec une forte connotation géographique. Extrait n. 5 : Mussolini s’adresse à la reine en disant Voi selon la mode, soutenue par lui même, d’adopter Voi comme forme de politesse. Par contre, le médecin et le personnel sanitaire parlent à la reine avec la forme de politesse Lei. Ce mélange des situations et d’usages représentent seulement un exemple de ce qu’on peut écouter et voir pendant une soirée normale à la télévision. Dans les émissions, on retrouve certainement aussi des usages plus cohérents des différentes formes d’adresse, mais en même temps on remarque une certaine flexibilité et variation par rapport à un usage plus standardisé. Que faire donc ? Renoncer à utiliser du matériel audiovisuel authentique dans les cours d’italien comme langue étrangère ? Au contraire, il est nécessaire d’utiliser ce type de matériel pour toute une série de raisons qui sont désormais partagées par la plupart des enseignants. On rappelle ici brièvement les plus importantesiii: 1) Tout d’abord, le rôle que les images télévisées jouent dans la motivation de
l’étudiant
: un extrait vidéo bien choisi est toujours bien accepté pendant le cours, il
réveille presque automatiquement l’attention de l’élève.
Un extrait vidéo c’est de la langue dans un contexte réel. On peut discuter si ce que
la télévision nous présente est la réalité, mais par rapport à la langue qu’elle utilise on
ne peut pas en douter.
Un extrait vidéo représente très bien la variation de la langue : pas uniquement la
langue de l’enseignant, mais aussi d’autres accents régionaux, la langue d’autres
groupes de population (les jeunes, par exemple), d’autres situations de communication
etc.
Un extrait vidéo ne présente pas que de la langue, mais aussi de la culture du pays,
des aspects socioculturels qui suscitent normalement la curiosité des élèves et qui
favorisent les échanges communicatifs.
Dans le cas spécifique de l’apprentissage de la forme de politesse la fonction du matériel audiovisuel authentique est aussi celle, à notre avis, de vaincre la résistance de l’étudiant face à un sujet qu’il perçoit comme difficile à apprendre en lui montrant qu’il vaut la peine de faire l’effort, car les Italiens effectivement ne se tutoient pas tout le temps dans les différentes situations de la vie de tous les jours. Mais comment utiliser un matériel qui est, au moins à première vue, très peu cohérent ? Ici la fonction de l’enseignant comme médiateur entre la langue et l’apprenant est fondamentale. Tout d’abord, pour le choix du matériel à proposer, qui doit être adapté au niveau des étudiants. Pour un niveau élémentaire, on évitera donc un matériel trop « incohérent » (c’est à dire avec trop de variations par rapport à la norme) et on donnera la préférence à des extraits courts qui présentent un usage plus standardisé des formes d’adresse, avec des situations plus typiques de la vie quotidienne (chez le médecin, dans l’administration publique, dans un magasin, une pharmacie, un hôtel, un café, etc.) On trouve assez facilement cette typologie d’échanges communicatifs dans les séries télévisées. Si l’accent régional n’est pas trop fort, ce type d’émissions a l’avantage de présenter une langue standard basée sur un scénario et qui est un peu plus formalisée que dans la réalité quotidienne, et donc plus compréhensible pour des étudiants étrangers. Quelques minutes d’émission suffisent pour donner une occasion d’apprentissage. Par contre, il faut être plus prudent avec les émissions en direct, les talk-shows ou similaires, où la communication est certainement authentique, mais souvent un peu « sauvage », irrégulière. Avec les films aussi il faut beaucoup de prudence. Pas mal de personnages dans les films italiens (comme par exemple dans les oeuvres des réalisateurs Verdone e Tornatore) sont fort caractérisés du point de vue régional et donc pas trop compréhensibles pour des étudiants étrangers. Pour un niveau moyen et supérieur on pourra présenter aussi les variations de l’usage standard, comme celles qu’on vient de voir dans la transcription des extraits télévisés, mais toujours accompagnées d’une réflexion sur les raisons de cette variation. Par exemple, les séquences du film sur la famille Savoie peuvent être utilisées, avec des élèves de niveau moyen, d’abord pour faire reconnaître les différentes formes d’adresse présentes dans les extraits (tu, Lei, Voi) et les attribuer aux différents personnages (par exemple par le moyen d’une grille.) Il s’agit d’une première étape d’identification assez importante, surtout pour des étudiants qui ne sont peut être pas encore sûrs des certains aspects formels de la langue. Une fois que les étudiants ont reconnu les formes, on verra les contextes dans lesquels elles sont utilisées et on cherchera avec les étudiants des explications à ces différences. On arrivera ainsi à remarquer que la forme Voi est toujours marquée par une connotation, soit de type historique (comme ici dans la période du fascisme) soit de type régional (ce sont souvent des personnages d’origine méridionale qui l’utilisent.) Pour donner encore quelques exemples concrets des activités possibles à partir d’une vidéo, on présente ici un extrait du film Caro Diario, tiré de l’épisode « Medici », où on retrouve la situation, assez normal dans la vie quotidienne, d’un patient qui se rend au cabinet d’un médecin et a une conversation avec lui: les deux se parlent avec la forme de politesse Lei. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Dans le cabinet d’un dermatologue. Le médecin est assis à son bureau ; en face, Nanni Moretti est assis sur une chaise. Dottore Colopten 3 volte al giorno; Cinazin, 20 gocce dopo i pasti ; Caprolisin, una fialetta alle 18. E dopo cena, prima di andare a letto, alternare Fenistil Retard, Xanex e Atarax. Dottore Alternare. Moretti Benissimo. Dottore Per gambe e braccia i quattro prodotti che abbiamo segnato qui e per il prurito in testa Lecoval Scalp Fluid, tre o quattro gocce la sera. E ricordarsi di lavare i capelli quotidianamente, alternando questi tre tipi di shampoo che abbiamo segnato qui. Moretti, Lei mi deve aiutare. Noi in famiglia siamo Suoi sostenitori…. E mi deve aiutare perché, anche se è estate e fa molto caldo, Lei deve indossare sempre delle calze di cotone, lunghe fino al ginocchio, perché io vedo che Lei le calze non le porta ! Calze lunghe al ginocchio, di cotone e camicie con le maniche lunghe, anche in spiaggia. È importante che la pelle sia sempre a contatto con il cotone. E adesso qui Le segno il mio numero del mare… . e vedrà che quando torno dalle vacanze si sentirà già meglio. Speriamo. Scusi se sono venuto all’improvviso. Signorina, per il signor Moretti facciamo un prezzo speciale. Comment utiliser cet extrait dans le cours d’italien ? Voici quelques suggestions. Avant de commencer, si l’histoire du film n’est pas connue par les étudiants, il vaut mieux donner un peu de contexte : un étudiant qui a déjà vu le film peut en parler aux autres, ou bien on cherche des renseignements dans un dictionnaire des films italiens. Puis on regarde la scène et quand elle sera terminé on pourra faire toute sorte de commentaires (j’ai aimé ou pas, c’est ironique, exagéré, réaliste etc.). L’enseignant doit toujours préparer la transcription la plus exacte possible de la scène, pour pouvoir ensuite travailler sur le texte en détail. Une première activité est le remplissage de trous, ciblé sur un élément du texte : par exemple, on enlève tous les pronoms qui font référence à la forme de politesse, ou les verbes, et on demande de les remettre tout de suite après la présentation de l’extrait. Le remplissage de trous peut servir aussi pour vérifier si l’apprentissage s’est réalisé : d’abord on demande aux étudiants de compléter le texte, puis on fait la correction en regardant la vidéo. Une autre activité est de modifier, reformuler ou ajouter des phrases dans le scénario, phrases qui présentent un élément de la forme de politesse (un pronom, un adjectif, un verbe, etc.) et qui sont tout à fait pertinentes en fonction de la situation et logiques dans l’échange verbal. Voici un exemple de modification d’une phrase du scénario : a) . anche se è estate e fa molto caldo Lei deve indossare sempre delle calze di cotone. Le consiglio di indossare sempre delle calze…
Maintenant un exemple de phrase ajoutée au scénario:
c) … e adesso qui Le segno il mio numero del mare, mi chiami pure se c’è bisogno.
Mais l’utilisation la plus typique pour une scène d’un film est le fait de la faire jouer par les
étudiants.
Il ne faut pas forcer les étudiants qui ne se sentent pas à l’aise à participer à ce type d’activité.
De toute façon, ils s’amuseront en regardant les autres qui jouent et ils auront ainsi quand
même une opportunité de faire leur apprentissage, un peu plus passif mais dans un état
d’esprit tout à fait détendu et donc positif pour l’apprentissage même.
Pour jouer la scène il faut prendre le temps de la préparer, à défaut de quoi l’échec est garanti. On procédera alors par étapes : par exemple, on regarde la scène encore une ou deux fois et on se concentre sur les aspects extralinguistiques (les mouvements des acteurs, les pauses, la reconstruction matérielle de la scène : meubles, lumière, position des acteurs etc.) Il n’y a pas de limites à la reproduction fidèle de la scène. Tout dépend de l’envie des étudiants et de l’enseignant de s’y mettre. Étape suivante : les élèves commencent s’entraîner sur le texte, ils le reproduisent en le lisant, avec la bonne intonation, les pauses etc. Pour un niveau moyen, la chose la plus simple est de répéter la scène plus au moins avec les mêmes mots, de l’apprendre donc par cœur, en jetant l’œil sur le texte de temps en temps si nécessaire. Avec un groupe un peu plus avancé on peut aussi envisager une récitation plus improvisée, qui suit le canevas de la scène proposée mais qui apporte toutes les modifications qui viennent à l’esprit des étudiants/acteurs au moment même de la récitation. L’activité est plus complète si on peut la filmer. Ca peut gêner certains étudiants, mais, de nouveau, il n’est pas question de forcer quelqu’un à faire ce qu’il n’a pas envie de faire. L’enregistrement permettra de revoir l’activité et faire toutes sortes de commentaires sur le résultat final. Cela permet surtout l’autocorrection des étudiants. On peut aussi revoir d’abord l’enregistrement des étudiants et tout de suite l’original du film, par exemple pour déceler des fautes de type grammatical. Une autre activité est possible à partir du même matériel : le doublage. Apparemment facile, en réalité il ne l’est pas et le résultat n’est pas toujours de bonne qualité. Les étudiants doivent s’entraîner sur le texte pour améliorer leurs capacités de lecture et d’interprétation. C’est un formidable exercice de lecture (intonation, vitesse, prononciation.) et de coordination entre les habilités linguistiques et visuelles. Quand les étudiants se sentent prêts pour commencer, on enlève complètement l’audio et, avec leur voix, ils vont prendre la place des acteurs. La difficulté majeure: respecter les pauses dans la récitation. Il est presque inévitable pour les étudiants d’être toujours un peu plus lents que les vrais acteurs. En même temps la répétition des phrases pour la préparation du doublage est un exercice qui aide à la fixation des formes. L’apprentissage des aspects formels avec l’audiovisuel peut être alterné avec du matériel d’origine différente, mais toujours centré sur le même sujet. Si on fait une recherche rapide sur la base de mots/expressions comme dare del Lei, dare del tu etc. on trouvera du matériel écrit intéressant. Voici quelques titres récents : « Ma sí, diamoci del tu! » « Cambiano i tempi, le buone maniere restano » « Diamo del Lei ai Vucumprà » « Preferite dare del tu o dare del Lei ? » On utilisera ce genre de matériel pour approfondir les aspects culturels liés à la problématique de l’usage de la forme de politesse, notamment pour montrer que le problème est effectivement ressenti par les Italiens et qu’il y a un intérêt pour le sujet en question. i A.L.Lepschy-G.Lepschy G: La lingua italiana: storia, varietà dell’uso, grammatical. Bompiani, 1977, p.107 ii M. Sensini: La grammatica della lingua italiana, Mondadori, 1990, p.195 iii P.Diadori : L’italiano televisivo, Bonacci editore/Università per Stranieri di Siena, 1994, pp.41-45
Bibliographie
1) C. Bazzanella : Le facce del parlare. Un approccio pragmatico all’italiano parlato, La Nuova Italia,
2) G. Berruto : Sociolinguistica dell’italiano contemporaneo, La Nuova Italia Scientifica, 1987, p.93 3) R. Brown - A.Gilman : “The pronouns of Power and Solidarity”, in T.Sebeok (ed.): Style in 4) J. Brunet : Grammaire critique de l’italien. Tu, Lei, Voi. Presses Universitaires de Vincennes, 5) M. Dardano-P.Trifone : Grammatica italiana con nozioni di linguistica, Zanichelli, 1995, p. 271. 6) P. Diadori : L’italiano televisivo, Bonacci-Università per Stranieri di Siena, 1994. 7) A. L. Lepschy-G. Lepschy : La lingua italiana: storia, varietà dell’uso, grammatica, Bompiani, 8) F. Orletti : La conversazione diseguale. Potere e interazione, Carocci, 2000. 9) M. Sensini : La grammatica della lingua italiana, Mondadori, 1990, p.194-196.

Source: http://base.sismondi.ch/Sis/lingua/grammatica/cvc_scarpa.pdf

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