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PYODERMITES
AMVQ/CAVD, 18 novembre 2007
Manon Paradis, DMV, MScV, Dipl. ACVD, Département de sciences cliniques, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal, St-Hyacinthe, Québec, Canada. 1- INTRODUCTION

Chez le chien, les infections bactériennes de la peau sont fréquentes et pléomorphes, tandis qu'elles
sont rarissimes chez le chat (exception faite des abcès) et les autres espèces animales. L'incidence
accrue des pyodermites chez le chien pourrait s’expliquer en partie par une défense épidermique
moins développée chez cette espèce : un pH cutané relativement élevé, une couche cornée
relativement mince et une quantité moindre de lipides intercellulaires et l’absence d’un bouchon
lipidique folliculaire. Le principal agent causal de pyodermite canine est un staphylocoque coagulase
positif Staphylococcus intermedius, un membre de la flore cutanée normale chez la plupart des
chiens et qui colonise les voies respiratoires supérieures, la cavité orale, la région périanale et
l'oreille externe.
TABLEAU I: CLASSIFICATION DES INFECTIONS BACTÉRIENNES CUTANÉES

1-PYODERMITES DE SURFACE
1-
Dermatite pyotraumatique (hot spot)
2- Intertrigo (pyodermite des replis cutanés)
3- Surcroissance bactérienne
2-PYODERMITES SUPERFICIELLES
A- Impétigo
B-
Folliculite bactérienne superficielle/ "pyodermite s'étalant en surface"
C- Pyodermite des jonctions mucocutanées
3-PYODERMITES
PROFONDES
1-Acné canine (folliculite et furonculose du museau) 2-Pododermite bactérienne (pyodermite interdigitée, granulomes interdigités) furonculose des callosités et des points de pression 4-Acrodermite de léchage infectée 5-Abcès et cellulite B- Pyodermites profondes généralisées 1- Secondaire à la démodécie généralisée ou autres immunodéficiences 2- Pyodermite profonde du Berger allemand A) DERMATITE PYOTRAUMATIQUE (HOT SPOT)
Étiologie
• Infection bactérienne de surface auto-infligée d’évolution rapide très fréquente chez le chien (et quasi inexistante chez le chat). • L’auto-traumatisme (grattage, léchage, mordillage, frottage…) est déclenché par une douleur ou du prurit important tel que : Ectoparasites (puces, poux, tiques, acariens) Hypersensibilité (dermite atopique, alimentaire, DAPP) Processus inflammatoire (otite externe, folliculite bactérienne) Traumatisme (blessures mineures, corps étranger dans le pelage) Dermatite de contact (substances irritantes)
Signes cliniques :
• Lésion généralement unique, alopécique, érythémateuse, exsudative +/- érosive, prurigineuse et douloureuse d’apparition aiguë • Plus fréquente chez le chien à poil long et/ou avec un sous poil dense • Plus fréquente l'été (Tº chaude et humide)
Diagnostic différentiel
• Folliculite bactérienne • Démodécie • Dermatophytie
Diagnostic
• Anamnèse, examen dermatologique et cytologie Pronostic
• Certains chiens ont des rechutes. Tenter d’identifier la cause sous jacente.
Traitement

• Raser et nettoyer avec une solution antiseptique (proviodine, chlorhexidine). • Appliquer un agent asséchant ou astringent (solution d’acétate d’aluminium 2-5% ou autres) sur les lésions q 8 à 12h pendant 2 à 7 jours. • Glucocorticoïde et antibiotique topique si prurit modéré pendant 5 à 10 jours • Prednisone PO (~ 0,5-1,0 mg/kg q24h pour 5 à 10 jours) si prurit important • Collier élisabéthain au besoin • Antibiothérapie systémique si évidence d’infection plus profonde i.e. lésion épaissie, croûteuse, entourée de papules ou pustules. La nécessité d’une antibiothérapie systémique augmente avec la chronicité. B) INTERTRIGO (infection des replis cutanés)
Dermatite du repli labial : Épagneuls, Saint-Bernard. Halitose
Dermatite des replis nasaux : Pékinois, Carlin, Bulldog. Peut induire une kératite et des
ulcères cornéens
Dermatite du repli vulvaire : femelle obèse avec vulve infantile
Dermatite du repli caudal : queue en tire-bouchon (Boston terrier, Bulldog anglais)
Dermatite des replis cutanés du corps : Sharpei, chiots surtout
Signes cliniques
• Les replis sont érythémateux, humides, +/- macérés, prurigineux, malodorant et souvent accompagné d’un exsudat blanchâtre ou grisâtre.
Traitement

• Raser et nettoyer la région (chlorhexidine, peroxyde de benzoyle, Domeboro®, antibio.- • Diète amaigrissante pour femelle obèse avec intertrigo des replis vulvaires • Excision chirurgicale (curatif) : cheiloplastie ; ablation des replis nasaux (attention aux chiens d'exposition); vulvoplastie; caudectomie C) SURCROISSANCE BACTÉRIENNE (bacterial overgrowth syndrome - « BOGS »)

Soupe de bactéries en surface de la peau (sans neutrophile) qui peut être irritante.
Rencontrée plus souvent chez les chiens atopiques.
Signes cliniques
• Prurit, desquamation et mauvaise odeur.
Traitement

• Antibiotique topiques, shampooing antiseptiques et/ou antibiotique systémique. 3-PYODERMITES SUPERFICIELLES Les pyodermites superficielles font partie des dermatoses canines les plus fréquentes et pléomorphes. Elles incluent l’impétigo, la folliculite bactérienne superficielle, la pyodermite superficielle s’étalant en surface et la pyodermite des jonctions muco-cutanées. A) IMPETIGO
L’impétigo est une infection cutanée bactérienne pustuleuse non folliculaire impliquant les couches
superficielles de l’épiderme. Il affecte principalement la peau glabre ou la peau avec faible
densité pilaire des régions axillaires et inguinales des jeunes chiens.*


Étiologie
• Comme pour la majorité des infections cutanées bactériennes du chien, Staphyloccocus intermedius est le pathogène habituel de l’impétigo. • Les causes sous-jacentes ne sont généralement pas évidentes, quoiqu’une susceptibilité accrue puisse être en cause lors de parasitisme, d’infection virale, de malnutrition ou d’une hygiène environnante inadéquate.
Signes cliniques :
• Les lésions (papules croûtées, d’érosions et de collerettes épidermiques, pustules non folliculaires) siègent à la région inguinale et axillaire et sur l’abdomen de jeunes chiens impubères (~ 2 à 3 mois). • L’impétigo est habituellement non prurigineux et représente souvent une trouvaille lors
Diagnostic différentiel
• Folliculite superficielle bactérienne
Diagnostic
• Anamnèse, examen dermatologique et cytologie du contenu d’une pustule, le cas échéant.
Pronostic
• L’impétigo chez les jeunes chiens suit généralement un cours bénin et souvent asymptomatique. D’ailleurs, plusieurs cas régressent spontanément. Traitement
• Un traitement topique est généralement suffisant : shampooings ou solutions antiseptiques (chlorhexidine, peroxyde de benzoyle) ou antibiotique topique (mupirocin, acide fucidique). • Une antibiothérapie systémique pendant 10 à 14 jours (éviter les fluoroquinolones chez les chiens en croissance) peut être requis pour les cas plus graves. • Tenter d’identifier et d’éliminer la cause primaire et assurer de bons soins hygiéniques. * Des lésions d’impétigo peuvent être observées à l’occasion chez les chatons (surtout autour du
cou). Elles sont causées par Pasteurella multocida ou Strep. B-hémolitique provenant de la gueule
de la mère. Le traitement consiste en : solution antiseptique topique + antibiotique systémique
(amoxicilline).
B) FOLLICULITE BACTÉRIENNE SUPERFICIELLE (FBS) ET PYODERMITE S'ÉTALANT EN
SURFACE (PSS)
Étiologie

• Il s’agit d’une infection bactérienne des follicules pileux (FBS) et/ou des couches superficielles de l'épiderme (PSS) causée par S. intermedius ou rarement S. aureus. • La FBS est la forme de pyodermite canine la plus fréquente mondialement • Il y a souvent des facteurs prédisposants causant un changement du microclimat cutané créant des conditions favorables pour la prolifération des staphylocoques. Toutefois, une cause prédisposante n’est identifiée que dans moins de la moitié des cas! Quoiqu’il en soit, il est justifié de la rechercher, surtout lors de récidive : o hypersensibilités : allergie alimentaire, dermite atopique (lors d’hypersensibilité, un prurit résiduel devrait persister une fois l’infection guérie…) o désordres de cornification (séborrhée primaire, syndrome comédoneux du o dysplasies folliculaires (alopécies des robes diluées) o ectoparasites (puces, Démodex, Sarcoptes, Cheyletiella.) o hypothyroïdie (cause sous-jacente occasionnelle de FBS/PSS mais ces chiens ont d'autres signes cliniques d'hypothyroïdie et sont âgés de plus de deux ans) o mauvaise hygiène, malnutrition, endoparasites…
Signes cliniques
• La FBS se caractérise par la présence de papules croûtées, de collerettes épidermiques, de pustules (quelquefois centrées autour de l'ouverture des follicules pileux (pouvant aider à différencier la FBS de l’impétigo), de squames, de croûtes, de lésions circulaires alopéciques avec guérison et hyperpigmentation centrales et de l’érythème en périphérie ("lésions cibles"), qui peuvent coalescer. • L’aspect mité du pelage (souvent en absence d’inflammation visible) est une autre manifestation clinique de la FBS chez les à poil court (Sharpei, Dalmatien). • Chez certains chiens à poil long, les signes cliniques de la FBS peuvent être insidieux débutant par un pelage terne et séborrhéique suivi d’une perte de poils très graduelle. • La PSS (qui peut être observée seule, mais est plus souvent en conjonction avec la FBS) se caractérise par la présence de lésions érythémateuses qui progressent de façon centrifuge et des grandes collerettes épidermiques qui s’étalent en périphérie. L’hyperpigmentation post-inflammatoire est fréquente. • La distribution des lésions de FBS /PSS est variable mais les régions inguinales, axillaires et/ou tout le tronc sont souvent atteints. À l’occasion, les lésions demeurent localisées. • La présence de prurit est commune lors de FSB/PSS mais son intensité est très variable, Diagnostic différentiel
• Maladies bactériennes: impétigo • Maladies fongiques: dermatophytie ; dermatite à Malassezia • Maladies parasitaires: démodécie ; gale sarcoptique ; DAPP • Maladie auto-immune: pemphigus foliacé
Diagnostic
• Anamnèse (si présence de prurit, est-ce que les lésions sont apparues avant ou après le prurit ? Le prurit est-il dirigé exclusivement aux lésions?) • Examen dermatologique complet (raser si nécessaire, mais avec permission!) • Cytologie à partir du contenu d’une pustule intacte (coques phagocytés ?) • Cytologie à partir de squames jaunâtres et graisseuses (Malassezia ?) • Raclage cutané (pour exclure les ectoparasites) • Culture fongique (pour exclure la teigne) • Culture bactérienne et antibiogramme (rarement requis) • Biopsie cutanée (faible rendement lors de pyodermite, surtout si les prélèvements proviennent de lésions chroniques et lichénifiées) • Essai thérapeutique avec un antibiotique PO
Traitement

• Une antibiothérapie orale d'un minimum de trois semaines est toujours requise. Consultez le tableau III pour la sélection de l'antibiotique. • Une amélioration significative peut être notée dès la fin de la première semaine de • Prolonger l'antibiothérapie 7 à 14 jours après la guérison des lésions actives. • Lorsque la pyodermite est résolue, le degré de prurit résiduel doit toujours être évalué. • L’utilisation d’un shampooing antibactérien peut accélérer la guérison lorsque utilisé conjointement avec l’antibiothérapie systémique (on peut estimer que la durée requise d’antibiothérapie sera abrégée de ~ 20-25 % si on administre 2 shampooings antibactériens par semaine durant cette période).
Les glucocorticoïdes (GC) ne devraient pas être utilisés lors de FBS prurigineuse, même s'ils sont
administrés conjointement à un antibiotique. La résolution du prurit, s’il est entièrement d’origine
bactérienne, sera presque aussi rapide sans l’administration de GC. Dans l’éventualité d’une
allergie sous-jacente, l’administration de GC soulagera temporairement l’animal, mais nuira à la
démarche diagnostique.
Pronostic
• La majorité des cas de FBS/PSS vont guérir complètement suite à une antibiothérapie appropriée en autant que les principes de base soient respectés (sélection appropriée d’un antibiotique, administré à une posologie et pour une durée adéquates). • Pour plusieurs chiens, il n’y aura pas de récidive, suggérant que la cause primaire (ou l’insulte) sous-jacente était passagère. Ainsi, il n’est pas indispensable de faire une investigation exhaustive dans tous les cas de primo-infection. Toutefois, on doit toujours tenter d’identifier et de traiter la cause sous-jacente lors de FBS/PSS récidivantes (voir fin du chapitre). • À l'occasion, des chiens immatures peuvent développer une FBS (prurigineuse ou non) qui peut récidiver à quelques reprises (sans qu'aucune cause sous-jacente ne soit apparente) pour cesser après que le chien ait atteint sa maturité. Ici l'hypothyroïdie sous-jacente est peut probable puisque la FBS débute en bas âge. Chaque épisode de FBS doit être traité avec une antibiothérapie systémique adéquate et on peut patienter quelques temps avant d’entreprendre une investigation plus poussée. Deux raisons principales sont responsables d'une réponse inadéquate au traitement ou au développement de pyodermites chroniques ou récidivantes: 1) la présence de l'infection bactérienne et sa gravité ne sont pas reconnues et traitées de façon appropriée lors de la première consultation; 2) les facteurs prédisposants et les maladies primaires sous-jacentes ne sont pas identifiés et traités.
C) PYODERMITE DES JONCTIONS MUCOCUTANÉES

Il s’agit d’une affection peu fréquente, rencontrée principalement chez le berger allemand.

Signes cliniques

• Elle se caractérise initialement par la présence d’érythème, de croûtes adhérentes siégeant aux jonctions muco-cutanées évoluant en fissures, érosions, dépigmentation. • Le site anatomique le plus fréquemment affecté est la commissure des lèvres (peut coexister avec intertrigo du repli labial ou) mais des lésions semblables peuvent siéger à la vulve, au prépuce, à l’anus, en région périoculaire, aux narines et à la truffe. • Le prurit est généralement léger à modéré mais la douleur peut être importante, rendant Diagnostic différentiel
• Maladies auto-immunes, intertrigo, dermatose améliorée par le zinc, réaction
Diagnostic
• L’apparence clinique est évocatrice et la réponse aux antibiotiques permet de confirmer
Traitement
• Antibiothérapie systémique pour plusieurs semaines. • Raser délicatement et nettoyer les lésions, si jugé nécessaire. • Un shampooing antibactérien peut être utilisé sur les lésions initialement. • Un antibiotique topique (mupirocin, acide fucidique) peut être utilisé seul ou conjointement au traitement systémique ou au shampooing.
Pronostic
• Habituellement, quelques semaines d’antibiothérapie systémique et/ou topique • Toutefois, les récidives sont fréquentes nécessitant une reprise du traitement à l’aide d’une antibiothérapie systémique et/ou une crème antibiotique topique au besoin
4- PYODERMITES PROFONDES
Les pyodermites profondes sont plus rares, mais aussi plus graves que les pyodermites superficielles.
L'inflammation de la partie profonde du follicule pileux résulte souvent en une rupture du follicule
nommée furonculose. Le processus infectieux envahit le derme et parfois l’hypoderme. Les
pyodermites profondes peuvent être la progression d’une FBS mais plus souvent surviennent de novo.
L'infection profonde (folliculite profonde, furonculose et +/- cellulite) coexiste habituellement avec
une réaction granulomateuse dirigée contre des corps étrangers endogènes (poils, kératine) qui se
retrouvent libre dans le derme. Suite à la guérison, des cicatrices ou des papules/nodules fibreux
peuvent persister. De plus, il s’agit d’un problème potentiellement grave car des infections systémiques peuvent en résulter. S. intermedius est le pathogène principal lors de pyodermites profondes mais à l'occasion des bâtonnets Gram négatif (Pseudomonas sp., Proteus sp., E. coli) peuvent contribuer à l'infection. Par ailleurs, il est important de préciser que la folliculite et la furonculose ne sont pas exclusivement causées par une infection bactérienne. En effet, le parasite Démodex et les dermatophytes peuvent également être en cause. Tout comme pour les infections superficielles, il y a souvent une cause sous-jacente à l'infection profonde. • Lorsque l’infection est localisée, un facteur externe (corps étranger, plaie pénétrante, • Lorsque l’infection est généralisée, une cause systémique est souvent présente (démodécie Signes cliniques
• Les signes cliniques de la pyodermite profonde sont très variables et dépendent de la gravité, de la chronicité, de la distribution, du type de pelage, de la cause sous-jacente et de la bactérie impliquée. • Les lésions de pyodermite profonde peuvent être localisées (acné canine infectée, pyodermite interdigitale) ou généralisée (pyodémodécie, "pyodermite profonde du berger allemand") • On peut observer : papules et pustules groupées, furoncles, bulles hémorragiques, érosions, croûtes, ulcères, fistulisation avec écoulement purulent et/ou hémorragique, inflammation, tuméfaction, nécrose tissulaire, alopécie, hyperpigmentation et cicatrices. • Les lésions peuvent être douloureuses et/ou prurigineuses. • Une lymphadénopathie est souvent présente. • Une bactériémie et une septicémie sont, heureusement, une des complications peu Diagnostic différentiel
• Peut inclure : mycoses intermédiaires et profondes, dermatophytie sévère, granulomes et pyogranulomes stériles, histiocytose, panniculite nodulaire stérile, cellulite juvénile et vasculite. Diagnostic
• En règle générale, il est basé sur l'anamnèse et l'examen physique (la tonte du pelage peut
faciliter la visualisation des lésions), la cytologie de l'exsudat, les raclages cutanés, la culture fongique, la culture bactérienne, l’antibiogramme et les biopsies cutanées. • Cytologie de l’exsudat : contient typiquement des neutrophiles dégénérés, des éosinophiles et des cellules mononucléaires et en faible quantité, des bactéries phagocytées. Porter attention à la présence de fungi, grains tissulaires (mycétome, pseudomycétome), cellules néoplasiques, etc. • Raclages cutanés : pour confirmer ou infirmer une démodécie sous-jacente. • Culture bactérienne : elle n’est pas toujours réalisée lors d’un premier épisode, à moins que la cytologie ne révèle la présence d’une infection mixte. • Culture fongique : si une mycose intermédiaire ou systémique est suspectée. • Biopsies cutanées : pour documenter la présence de bactéries, parasites, fungi, néoplasie ou corps étrangers. Requiert des colorations spéciales. Au début, on observe une folliculite et furonculose suppurées avec présence de bactéries. Dans des lésions plus chroniques, on observe généralement une inflammation pyogranulomateuse ou granulomateuse. Une furonculose est généralement associée à une éosinophilie tissulaire (indépendamment de la cause) qui serait due à la présence de corps étrangers endogènes (poils, kératine, sébum) dans le derme suite à la rupture du follicule pileux. A) PYODERMITES PROFONDES LOCALISÉES
Les pyodermites profondes peuvent affecter une zone corporelle spécifique comme la folliculite
et la furonculose du museau (acné canine infectée), la folliculite et la furonculose des pieds
(pododermatite bactérienne), la pyodermite des points de pression et/ou des callosités, la
furonculose associée à l’acrodermite de léchage et les abcès.
1- Acné canine infectée (pyodermite du museau, folliculite et furonculose du museau)
Il s’agit d’une furonculose localisée au menton et aux lèvres rencontrée plus souvent chez des
chiens impubères (3 à 12 mois), à poil court (Boxer, Danois, Doberman). Elle résulte
possiblement d’une perforation traumatique des follicules pileux plutôt qu'un désordre de
kératinisation comme chez l'homme et le chat. Par ailleurs, on devrait toujours faire des
raclages cutanés pour exclure la possibilité de démodécie.
traitement (il dépend de la gravité et de la chronicité des lésions)
• shampooing ou gel de peroxyde de benzoyle (ex. : Pyoben®) • antibiotique +/- glucocorticoïde topique • antibiotique systémique, si nécessaire 2- Pododermite bactérienne (pyodermite interdigitée, granulomes interdigités,
folliculite/furonculose podale)
Pododermite signifie "dermatite des pieds" et ses étiologies sont nombreuses. Toutefois une
composante bactérienne est fréquente et selon l'aspect clinique des lésions, une ou plusieurs
des étiologies suivantes peuvent être impliquées. Toutefois, plusieurs cas seront étiquetés
«pododermites bactériennes récidivantes idiopatiques», malgré cette longue liste de
possibilités.

étiologie
(souvent multifactorielle)
• corps étranger (surtout si un seul pied affecté) : épillet, écharde • trauma : irritants chimiques, fertilisants, herbicide, etc. • bactérienne • fongique : dermatophytes, Malassezia; sporotrichose, blastomycose, cryptococcose • parasitaire : Démodex, Pelodera strongiloïdes, vers à crochet, tiques, trombidons • dermatite de contact (irritant, allergique) • allergies : allergie alimentaire, dermite atopique, dermite de contact • granulomes/pyogranulomes stériles • auto-immune : pemphigus foliacé, pemphigoïde, lupus érythémateux systémique, etc. • dermatose répondant au zinc • nécrose épidermique métabolique • dysendocrinie : hypothyroïdie, hyperadrénocorticisme • réaction médicamenteuse • néoplasie • idiopathique diagnostic : anamnèse, examen physique et une ou plusieurs des procédures suivantes :
• cytologie • raclages cutanés: utile pour confirmer une démodécie sous-jacente. Toutefois un raclage interdigital négatif n’exclut pas une pododémodécie (raclage difficile, fibrose, etc…). Il faut alors faire un trichogramme ou des biopsies • culture bactérienne et antibiogramme: ceci n’est pas toujours fait lors d’un premier épisode, à moins que la cytologie ne révèle la présence d’une infection mixte • culture fongique: pour confirmer/infirmer une dermatophytie ou autres infections • radiographies : changements osseux ? Corps étrangers radio-opaques ? • parasitologie (larves de vers à crochets, etc?) • biopsies cutanées traitement: varie selon la (les) cause(s). Peut nécessiter :
• bain de pieds dans le sulfate de magnésium (sel d'epsom): 30 g/L d'eau tiède • antibiotique systémique pendant > 45 à 90 jours • drainage chirurgical et curetage +/- bandage avec chlorhexidine ou proviodine
3- Folliculite et furonculose des callosités et des points de pression
Les callosités et les points de pression peuvent s’infecter. En cas de doute (prurit, érythème,
fistule, ulcération, etc.) une cytologie, une biopsie ou un essai thérapeutique avec un
antibiotique systémique devraient être entrepris.
4- Acrodermite de léchage infectée
Il est souvent difficile, de savoir si une infection précède un léchage excessif focal ou si
l’infection se superpose à une vraie acrodermite de léchage (acral lick granuloma).
diagnostic:
• cytologie, biopsie, culture bactérienne et antibiogramme (via biopsie stérile), radiographie, essai thérapeutique avec un antibiotique systémique, etc.
traitement :

• Il est souvent préférable d’entreprendre une antibiothérapie systémique afin de • Si le léchage cutané excessif persiste après plusieurs semaines d’antibiotiques, on pourra alors investiguer de façon appropriée l’acrodermite de léchage.
5- Abcès et cellulite

Les abcès (accumulation focale de pus) et la cellulite (infection diffuse suppurative dermique
et sous-cutanée avec œdème) sont fréquents chez le chat (surtout chez les mâles intacts
suite à une bataille), mais sont rencontrés à l’occasion chez le chien.
La bactérie la plus souvent isolée à partir d’une morsure canine ou féline est Pasteurella
multocida. Les autres organismes impliqués incluent Staph. intermedius, Strep. B.- hémolytique et divers anaérobes (Fusobacterium sp., Bactérorides spp. et Clostridium sp.). Si une guérison n’est pas obtenue suite à un traitement conventionnel, vérifier du moins chez le chat, pour la leucémie féline ou FIV (immuno-suppression) ou la présence d’agents infectieux inhabituels (Nocardia spp., Actinomyces sp., Yersinia pestis, mycobactérie, mycose, Rhodococcus equi).
traitement :
• drainage chirurgical • antiseptique (proviodine, chlorhexidine) • antibiotique systémique (céphalexine; amoxicilline +/- acide clavulinique chez le chat) • compresse chaude (cellulite), 10 min q8-12h
B) PYODERMITES PROFONDES GÉNÉRALISÉES

1-Pyodermite profonde généralisée secondaire à la démodécie généralisée ou autres
immunodéficiences

La pyodermite profonde (folliculite profonde et furonculose) généralisée est souvent
associée à la démodécie généralisée ou encore à un désordre héréditaire chez le berger
allemand. Plus rarement, elle peut être secondaire à une dermatophytie ou un trouble
primaire de la kératinisation.
2-Pyodermite profonde du berger allemand (folliculite/furonculose/cellulite du BA)
Il s’agit d’une pyodermite profonde et généralisée qui apparaît à l'âge adulte chez le berger
allemand. Elle est liée à un gène autosomique récessif. Cette immuno-incompétence
héréditaire les rend susceptibles de développer des infections cutanées. Les pyodermites
récidivent souvent et ce, durant toute la vie de l'animal.

signes cliniques:
ce syndrome affecte presque exclusivement le berger allemand (ou le
berger allemand croisé) d’âge moyen. Une histoire familiale est souvent présente. La
distribution classique des lésions implique la région lombaire, le dos, l’abdomen et les cuisses.
À l’occasion, elle s’étend au thorax et au cou. Les lésions consistent en des papules groupées,
des érosions et des croûtes évoluant en ulcères, fistules, furonculose, alopécie et
hyperpigmentation. Ces lésions sont fréquemment accompagnées d’une lymphadénopathie
périphérique. Le prurit est souvent présent (mais disparaît lorsque l’infection est résolue).
diagnostic: le diagnostic de pyodermite profonde du berger allemand est un diagnostic
d’exclusion. L’anamnèse, l’examen clinique (tondre le pelage si nécessaire) et les résultats de
l’examen cytologique de l’exsudat (typique d’une pyodermite profonde) sont évocateurs de ce
diagnostic. Toutefois, les autres causes de pyodermite profonde (démodécie, allergie, etc.)
doivent être exclues avant de condamner le chien à ce diagnostic.
pronostic: la pyodermite profonde peut récidiver à un intervalle variable. La plupart de ces
chiens auront besoin d’une antibiothérapie intermittente pour le reste de leur vie. Il faut
tenter d’identifier et de résoudre des facteurs déclenchants comme les allergies, les puces
et l’hypothyroïdie, le cas échéant.
Il s’agit de dermatoses d'étiologies diverses qui, malgré leur ressemblance, ne sont pas des pyodermites et auxquelles il faut penser, particulièrement lors d’échec à une antibiothérapie conventionnelle. • Cellulite juvénile • Intertrigo (dermatite des replis cutanés) • Fistules périanales (berger allemand) • Fistules métatarsiennes et métacarpiennes (berger allemand) • Folliculite et furonculose éosinophilique de la face • Panniculite stérile • Pemphigus • Pyogranulomes stériles 6- TRAITEMENT DES PYODERMITES CANINES: GÉNÉRALITÉS A) TRAITEMENT TOPIQUE

Les traitements topiques peuvent nécessiter beaucoup de temps et d’efforts de la part des
propriétaires. Lors de pyodermite profonde, ils peuvent toutefois, être très bénéfiques :
• Le pelage devrait être tondu pour prévenir la formation de croûtes scellantes et afin de permettre le contact des agents topiques avec la peau affectée. • L’hydrothérapie (douche téléphone, bain tourbillon, trempages ou compresses d’eau tiède) aide à déloger les croûtes et diminuer le nombre de bactéries et à promouvoir la réépithélialisation. • Le sulfate de magnésium (sel d’Epsom, une solution hypertonique à raison de 30 ml/L d’eau tiède et tremper de 10 à 15 minutes q 8-12 h) est généralement bénéfique, lorsque utilisé pendant les premiers 3 à 7 jours. Lorsque la zone affectée ne peut être trempée (cou, tronc), une couche de nouveau-né, de par sa capacité impressionnante à absorber les liquides, peut être utilisée pour faire les compresses. • Comme alternative, une solution antiseptique à base de chlorhexidine ou de proviodine
Lors de pyodermites superficielles, la tonte du pelage n’est généralement pas nécessaire.
• L’usage de shampooings antibactériens contenant du peroxyde de benzoyle, de la chlorhexidine, du lactate d’éthyle ou du triclosan peut s’avérer utile dans le contrôle des pyodermites. • Un propriétaire prêt à faire des shampooings antibactériens fréquemment chez son chien peut diminuer de façon significative la prise d’antibiotiques (en diminuant la durée du traitement à chaque épisode ou en espaçant les récidives).
L’usage d’un antibiotique topique comme le mupirocin (Bactroban®) ou l’acide fucidique (Fucidin®)
peut s’avérer utile dans certains cas de pyodermite localisée.
B) TRAITEMENT SYSTÉMIQUE

La vaste majorité des cas de pyodermite canine requiert une antibiothérapie orale, les lésions
étant trop étendues ou profondes pour guérir seulement à l’aide d’un traitement topique, même si
celui-ci peut rendre le patient plus confortable et accélérer la réponse à l’antibiothérapie
systémique. L’antibiotique doit être administré à une dose et un intervalle appropriés pendant un
minimum de 3 semaines et pour un minimum de 7 à 10 jours après la résolution clinique de la
pyodermite superficielle ou pour un minimum de 14 à 21 jours après la résolution clinique de la
pyodermite profonde.
Lors de pyodermite profonde, la résolution clinique est difficile à déterminer car la réaction
pyogranulomateuse ou granulomateuse stérile (causée par les corps étrangers endogènes comme
les poils, la kératine) peut persister. Dans certains cas, le tissu ne revient pas à une palpation
normale étant donné la fibrose et la réaction granulomateuse dans le derme. Une réévaluation
est essentielle lors de pyodermites profondes avant de cesser l’administration des antibiotiques.
On doit éviter l’utilisation intercurrente de glucocorticoïdes car elle augmente la confusion en
diminuant l’inflammation, rendant la palpation moins utile.

C) SÉLECTION D’ANTIBIOTIQUES POUR TRAITER LES PYODERMITES CANINES

L’antibiotique sélectionné varie selon la gravité et le type d’infection (superficiel vs profond;
primo-infection vs récidive). De plus, dans certains cas le choix sera dicté par les résultats de la
culture bactérienne et de l’antibiogramme, l’âge de l’animal et son immunocompétence.
L'antibiotique idéal devrait remplir les critères suivants :
• Être efficace contre le principal pathogène de la peau S. intermedius (donc être résistant aux Beta lactamases car la majorité des Staph. intermedius en produisent) tout en ayant un spectre étroit • Bonne diffusion dans la peau et ne pas avoir de diminution d'efficacité dans les exsudats, • Être bactéricide et avoir un faible potentiel à induire des résistances • Causer peu d’effets secondaires • Voie d’administration orale et longue durée d’action (administration q12h ou q24h) • Coût raisonnable et doit être disponible !
Puisque aucun antibiotique ne rencontre toutes les qualités requises, l’antibiotique choisi varie
d’une situation à l’autre. Les antibiotiques utiles lors de pyodermites canines sont listés dans le
tableau III. La céphalexine générique représente l’antibiotique avec le meilleur rapport
qualité/prix à l’heure actuelle et est sans aucun doute l’antibiotique le plus souvent prescrit pour
le traitement de pyodermites superficielles et profondes chez le chien. Toutefois, lors de primo-
infection superficielle, un sulfa-triméthoprime générique peut s’avérer un très bon choix tandis
qu’une fluoroquinolone (enrofloxacin, marbofloxacin, orbifloxacin) peut être une excellente
alternative dans certains cas de pyodermite profonde. Les fluoroquinolones sont très efficaces
contre les infections à staphylocoques et les infections à Gram négatifs comme le Pseudomonas
sp., mais ne devraient pas être administrées à des chiens en croissance vu leur effet secondaire
sur le cartilage articulaire en développement. De plus, il est préférable d’éviter l’usage abusif des
fluoroquinolones afin d’éviter les résistances bactériennes.

L’amoxicilline-acide clavulinique (Clavamox®) serait une bonne alternative, mais son coût limite
beaucoup son utilisation, du moins chez les gros chiens. De plus, d’après une étude, son taux
d’efficacité globale ne serait que de 75 % (76 % de succès lors de pyodermite superficielle à la
dose de 12.5 mg/kg q12h et 74 % de succès lors de pyodermite profondes à la dose de 25 mg/kg
q12h). Dans la même étude, la céphalexine était efficace dans 93 % des cas de pyodermite
superficielle (à la dose de 15 mg/kg q12h). Lors de pyodermites profondes, la céphalexine était
efficace dans 71% des cas à la dose de 15 mg/kg q12h et dans 83% des cas à la dose de 30 mg/kg
q12h. L’utilisation de l'ampicilline, de l'amoxicilline (sauf si potentialisé avec l’acide clavulinique,
cette dernière empêchant l’inactivation de l’amoxicilline par les bêta-lactamases) ou de la
tétracycline est non justifié pour le traitement des pyodermites canines car les chances de succès
sont inférieures à 20 %.
Une culture et antibiogramme sont préconisés à l’occasion afin d’aider à sélectionner un
antibiotique, par exemple:
• lorsqu’une infection mixte est décelée à la cytologie (car la susceptibilité des autres organismes comme les bâtonnets Gram négatifs est imprévisible) • lors d’histoire d’intolérance ou d’allergie médicamenteuse • lors d’une réponse inadéquate à un antibiotique rationnel (S. aureus multi-résistant ?) • quand un choix plus économique est envisagé chez un chien de grande taille Les pyodermites, en particulier la F.B.S., sont très fréquentes chez le chien et il est important de se familiariser avec la multitude de présentations cliniques possibles. Bien que les antibiotiques souffrent d'un abus universel, probablement plus de la moitié des chiens avec des problèmes dermatologiques souffrent d'une "déficience" en antibiotique. Ce paradoxe devrait nous inciter à développer une bonne approche diagnostique lors de problèmes cutanés chez le chien et à utiliser judicieusement les antibiotiques lorsqu’ils semblent justifiés. Même si vous devez à l’occasion faire usage d’antibiotiques comme outil diagnostic, leur usage sera malgré tout moins néfaste à long terme qu'un usage parcimonieux. La majorité des cas de pyodermite récidivante sont des infections superficielles (e.g. FSB) plutôt que profondes. Toutefois, lors de pyodermites profondes ou de pyodermites des jonctions muco-cutanées récidivantes, une approche diagnostique et thérapeutique semblable à celles décrites ici pourra aussi être utilisée. Avant d'émettre un diagnostic de pyodermite "récidivante", on doit s'assurer que ce diagnostic soit vrai (e.g. est-ce que le choix de l'antibiotique, la posologie et la durée étaient adéquats ? Est-ce que l'antibiotique a été utilisé sans administration concomitante de GC?). En règle générale, si l’infection rechute moins d’une semaine après la fin de l’antibiothérapie, il est possible que la durée du traitement soit trop courte. Inversement, si la rechute a lieu plusieurs semaines voire plusieurs mois après la fin de l’antibiothérapie, il est fort probable qu’il s’agisse d’une vraie récidive. Une situation particulière existe chez les chiens immatures qui développent une FBS récidivante (prurigineuse ou non). La FBS peut récidiver à quelques reprises pour cesser après que le chien ait atteint sa maturité. Chaque épisode de FBS devrait être traité avec une antibiothérapie systémique adéquate et en règle générale on devrait patienter quelques temps avant d’entreprendre une investigation plus poussée. Par ailleurs, il est peu probable dans ces cas que l'hypothyroïdie soit le problème sous-jacent puisque la FBS débute en bas âge. Un pourcentage inconnu de FBS/PSS rechutera des semaines ou des mois après une antibiothérapie adéquate. Dans ce cas, la recherche de la cause sous-jacente est primordiale. L'approche diagnostique dépendra en grande partie de la réponse à l'antibiotique et du degré résiduel de prurit à la fin du traitement: • Si lors de chaque récidive les lésions et le prurit ont disparu suite à l’antibiothérapie, l’infection bactérienne était alors entièrement responsable des lésions et du prurit. Dans ce cas, une allergie sous-jacente est improbable et l’investigation devrait s’attarder sur les causes non allergiques, telles les dysendocrinies, les désordres de cornification primaire ou autres génodermatoses. • Si les lésions disparaissent, mais qu’une quantité significative de prurit persiste, une ectoparasitose (puces, Cheyletiella, +/- Sarcoptes) ou une allergie (dermite atopique ou allergie alimentaire) sous-jacente devraient alors être soupçonnées. • S’il n’y a aucune amélioration suit à une antibiothérapie appropriée, il faut penser à une résistance bactérienne, une gale sarcoptique ou un pemphigus. • Si une cause sous-jacente est identifiée (ex. hypothyroïdie, DAPP), son traitement devrait prévenir les récidives futures de la pyodermite.
Une pyodermite récidivante est dite « idiopathique » seulement si toutes les tentatives
d’identifier une cause prédisposante sous-jacente à la FBS/PSS récidivante ont échoué et
seulement si des vraies récidives ont été documentées. En effet, les pyodermites récidivantes
sont sur-diagnostiquées car souvent l’infection n’a pas été traitée suffisamment longtemps.
Lors de pyodermites récidivantes idiopathiques, plusieurs options thérapeutiques sont disponibles. Mais avant tout, le propriétaire du chien devrait bien noter chacun des épisodes de pyodermite (dates, durée du traitement, etc.). En règle générale, si la pyodermite récidive moins de 3 ou 4 fois par an ou s’il s’écoule au moins 2 mois sans récidive après la fin de chaque traitement (nécessitant au total moins de 12 semaines d’antibiothérapie par an), il est plus approprié de traiter chaque récidive avec une antibiothérapie conventionnelle. Par ailleurs, lorsqu’un antibiotique (ex. céphalexine) a été efficace à 100 % à lui seul pour résoudre toutes les lésions cutanées (et le prurit, le cas échéant), il n’y a aucune raison de changer pour un autre antibiotique ou d’ajouter/substituer un glucocorticoïde lors d’une récidive! Si la période totale de prise d’antibiotique annuelle est de plus de 12 semaines, si le choix d’antibiotique est restreint ou si le chien est de très grande taille, alors les options suivantes peuvent être tentées, mais toujours après ou conjointement à une antibiothérapie conventionnelle: • Administration d'un antibiotique (bactéricide) à long terme. La pyodermite doit être résolue avec une antibiothérapie conventionnelle avant d’initier cette administration inhabituelle d’antibiotique. Un antibiotique bactéricide avec peu de risque d’effets secondaires et de développement de résistance devrait être utilisé. La céphalexine, l’amoxicilline- acide-clavulinique et en dernier lieu les fluoroquinolones sont des bons choix. Plusieurs options sont disponibles quant au programme d’administration. Une thérapie pulsée consiste à utiliser la pleine dose thérapeutique, mais de l’administrer à un intervalle différent: 1. l’intervalle entre les traitements pourrait être progressivement augmenté. Par exemple, un antibiotique utilisé q12h comme la céphalexine pourrait être administré éventuellement q48h indéfiniment; 2. l’antibiotique peut être administré pendant une semaine, arrêté une semaine, recommencé une semaine, arrêté 2 semaines, etc. et si cela semble prévenir les récidives, la durée sans traitement peut s’étendre jusqu’à 3 semaines. Ainsi, le chien pourrait recevoir une semaine d’antibiothérapie chaque mois, indéfiniment. 3. comme 3ième alternative, traiter 2 jours par semaine, indéfiniment. 1. Staphage lysate (SPL®, Delmont Laboratories) : Il s'agit d'extraits d'antigènes bactériens de souches de Staph. aureus administrés SC (1,0 ml q7jours ou 0,5 ml 2 fois par semaine pendant 10 à 12 semaines, puis q 7 à 14 jours pour un minimum de 6 mois). Le mécanisme d’action n’est pas bien connu. Dans environ 35 % des cas, la quantité d'antibiotique requise est diminuée de façon significative (quoique ceci n’en justifie pas nécessairement le coût). Toutefois, une antibiothérapie orale est toujours requise en présence d’infection active, même lorsque le chien reçoit les injections de staphage lysate. 2. L’usage de shampooings antibactériens fréquent, chez un propriétaire très motivé, peut diminuer la prise d’antibiotique (en diminuant la durée requise à chaque épisode ou en espaçant les récidives). TABLEAU II : PYODERMITE RÉCIDIVANTE IDIOPATHIQUE
Pyodermite bactérienne récidivante
Prurigineuse Non
prurigineuse
- Hyperadrénocorticisme (naturel ou iatrogène) Génodermatoses (dysplasie folliculaire, Pyodermite récidivante idiopathique
>2 mois sans récidives entre les traitements Considérer une ou plusieurs de ces options : Antibiothérapie orale appropriée
Shampooings antibactériens fréquents lorsque
possible afin d'augmenter l'intervalle entre les Immunomodulateur (Staphage Lysate®)
(avec une antibiothérapie orale initialement).
Shampooings antibactériens
Essayer pendant un minimum de 6 mois afin de
documenter si la fréquence des récidives diminue de
façon significative.
Antibiothérapie prolongée en thérapie pulsée
(en dernier recours)
ex.: q 24 h ou q 48 h ou 2 jours par semaine ou 1
semaine sur 3, mais seulement après avoir traité la
pyodermite avec une antibiothérapie appropriée.
TABLEAU III : ANTIBIOTIQUES ORAUX POUR PYODERMITES CANINES
Antibiotiques Dose
Avantages Désavantages
d'efficacité
Sensible à l'humidité Vomissements/diarrhée occ. Coût abordable (génériques) occasionnels Plus coûteux que la céphalexine générique Bactériostatique q 8 h Dyscrasie sanguine (humain) Bactériostatique Dével. rapide de résistance ? q 8 h Capsules seulement Administrer à jeun Bactériostatique q 8 h Vomissements très fréquents Dével. rapide de résistance Excell. pénétration tissulaire croissance Coûteux Dével. de résistance. Résist. croisée avec érythromycine Dével. rapide de résistance Supprime la fonc. thyroïdienne * Fluoroquinolones: dose plus élevée lors d'infection à Pseudomonas sp. LA FOLLICULITE BACTÉRIENNE
Service de dermatologie, Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire
Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.
La folliculite bactérienne est une infection des l'utilisation de l'antibiotique, ceci pourrait follicules pileux causée par une bactérie indiquer que l'infection était seule responsable (Staphylococcus intermedius). Si votre chien souffre de folliculite bactérienne, il peut présenter démangeaisons persistent, on étudiera la un ou plusieurs des symptômes suivants: possibilité d'une des causes sous-jacentes citées. démangeaisons, boutons, rougeurs, croûtes, perte Il est donc essentiel que vous observiez à quel de poils donnant une apparence mitée au pelage, peau noirâtre au niveau des lésions. Le problème démangeaisons et les croûtes disparaissent avec peut être localisé à l'abdomen et à l'aine ou encore l’administration d'antibiotique et d'informer votre être généralisé, c'est-à-dire présent sur le dos, les vétérinaire des symptômes qui persistent suite au Le traitement initial de la folliculite bactérienne Au cours des premières visites chez votre consiste en l'administration d'antibiotiques par vétérinaire, certains tests seront peut-être requis voie orale. Malheureusement, les antibiotiques pour étudier le problème: prélèvement de efficaces dans ces cas sont souvent assez chers. quelques poils pour une culture fongique (teigne), un raclage cutané (pour éliminer la habituellement obtenue dès la première semaine possibilité de parasites microscopiques au niveau du traitement, mais on doit le continuer pendant de la peau), prélèvement de pus au niveau d'un au moins 7 à 10 jours après guérison complète. bouton pour identifier les bactéries au La majorité des chiens requièrent 3 à 4 semaines microscope ou faire une analyse de laboratoire, de traitement. Si le traitement n'est pas d'une durée prises de sang pour évaluer la fonction adéquate, l'infection réapparaîtra aussitôt à la fin thyroïdienne, un essai de 10 semaines avec une du traitement. En plus de l'antibiotique, un diète "hypoallergénique" maison (pour confirmer shampooing antibactérien pourra être prescrit pour ou infirmer une allergie alimentaire sous- jacente), un test d'allergie cutanée, etc. En outre, le problème qui se pose souvent lors de La folliculite bactérienne n'est pas toujours une folliculite bactérienne est la présence d'une maladie facile à gérer. Il faut donc beaucoup de maladie sous-jacente. Quoique ce facteur coopération de la part de l'animal, du propriétaire prédisposant ne soit pas toujours apparent en lui- et du vétérinaire. La résolution du problème peut même, il diminue la résistance de votre chien aux être plus ou moins longue et coûteuse. Si la infections. S'il n'est pas identifié et traité, il est folliculite bactérienne récidive plus de 2 ou 3 probable que l'infection récidive après l'arrêt des fois, il est important de procéder à une antibiotiques. Ces causes sous-jacentes sont investigation plus approfondie pour essayer de nombreuses: les allergies, les parasites, trouver la cause sous-jacente. L'investissement l'hypothyroïdie, etc. nécessaire pour identifier le problème sous-jacent vous fera économiser de l'argent. En effet, La première étape est donc d'observer la réponse l'utilisation d'antibiotiques à répétition, quoique obtenue avec l'antibiotique prescrit. Si, par sûre et sans effet néfaste dans la majorité des cas, exemple, votre chien avait des démangeaisons importantes et que celles-ci disparaissaient suite à ANTIBIOTIQUES UTILISÉS EN DERMATOLOGIE (Coût calculé en 2005 pour un chien de 30 kg)
FRÉQUENCE
$ Can./JOUR
% D'EFFICACITÉ
EFFET SEC.
ANTIBIOTIQUE
COMMERCIAL
(par jour)
(mg/30 kg)
COÛTANT
CHIEN 30 kg
(Co. ou Cap.)
* Dosage plus élevé en dermatologie ; le Clavulin® et les autres génériques humains ne contiennent pas toujours le même rapport amoxicilline/acide clavulinique (e.g. Clavulin 500= 500 mg amox. + 125 mg ac. clav.; Clavulin 250 = 250mg amox. + 125 mg. ac. clav). De plus, la teneur des comprimés est basé sur l’amoxicilline et non l’addition des 2 molécules comme le produit vétérinaire ** Fluoroquinolones : coût et efficacité comparables contre le Staph. Doses flexibles : < pour Staph.; > pour Pseudomonas.

Source: http://ftp.amvq.qc.ca/Notes/M-Paradis-Pyodermite-18-11-07.pdf

What you need to know about doxycycline for prevention of anthrax

What You Need to Know about Doxycycline for Prevention of Anthrax You are being given a medicine called doxycycline (sounds like DOCKS-ee-SY-cleen) because you may have breathed in anthrax germs. These germs can be deadly. Taking this drug reduces your chance of getting sick and dying. Until officials know for sure who breathed in the germs, it is important to start taking this

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Phone: (307) 682-0026 Fax: (307) 682-0424 Miralax and Gatorade Bowel Preparation Call your physician if you are taking any blood thinners such as Plavix, aspirin, or Coumadin to make sure these medications can be held for 5-7 days prior to your colonoscopy. NSAIDs (Motrin, Advil, Aleve, ibuprofen) are usually held for 2-5 days prior to the colonoscopy. To prepare for your test (colonos

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