Directeur de la publication : Edwy Plenel
«Après le Mediator, le scandale à venir est celui des traite-ments anti-Alzheimer !»
Par Sylvain BourmeauArticle publié le mardi 04 janvier 2011
Lacouverture de l’affaire du Mediator, ce médicament des labo-
C’est un médecin qui écrit après le passage dans son cabinet d’un
ratoires Servier rendu responsable de la mort de 500 à 2.000 per-
visiteur médical qui présentait le Mediator,et il pose la question :
sonnes, explore l’univers opaque del’industrie pharmaceutique,
«Ce médicament m’est actuellement présentécomme aussi effi-
ses liens avec les agences de santé et le systèmede soins. Mais elle
cace que les autres médicaments pour le diabète, qu’enpensez-
nous fait parfois oublier que la responsabilité de prescrire ou non
vous ?» Prescrire répond qu’«il paraît abusif de créditer leMe-
duMediator est avant tout celle des médecins face à leurs patients.
diator d’une activité équivalente à celle des médicamentsantidia-
D’où l’enviede demander son point de vue à unmédecin généra-
bétiques» , puis démonte rapidement l’étude avant de conclure-
liste qui fait l’effort deréfléchir sur sa pratique. Christian Leh-
qu’il est difficile d’en interpréter les résultats dans la mesure où
mann exerce en grande banlieue parisienne depuis le milieudes
elle n’ajamais été publiée dans une revue internationale à comité
années 1980. C’est son activité principale. Le reste du temps, il
écrit desromans ou des essais sur la santé, parmi lesquels on peut
Il y a donc un argument direct de suspicion sur l’étude qui a
citer Patients sivous saviez et LesFossoyeurs .Entretien.
permisl’obtention de l’autorisation de mise sur le marché. A
Avez-vousdéjà eu l’occasion de prescrire du Mediator ?
l’époque, en 1986,Mediator est considéré par les médecins quifont un peu attention comme cequ’on peut appeler un «aimable
Christian Lehmann Je suis médecin généraliste depuis 1984, et je
placebo», un médicament qui n’aurapas d’activité positive chez le
suis lecteur de larevue Prescrire depuis cette même année 1984,
patient mais qui n’est pas dangereux. Plustardivement, en 1997,
ce qui fait que je n’ai jamais prescrit deMediator ? j’ai vérifié dans
Prescrire publie un nouvel article titré « Avec plus derecul », et
mon dossier médical informatique. Je n’ai jamaisinitié une pres-
constate qu’il ne s’agit pas d’un médicament contre lediabète. Il
cription de Mediator, je me suis même battu avec deux patients-
a quelques effets modestes et à court terme sur les paramètresbio-
pour essayer de leur faire arrêter ce traitement. Sans succès. Pour
logiques, mais il n’y a aucun élément probant sur ce qui importe
les autres, j’ai réussi àleur faire cesser la prise de ce médicament.
lorsqu’ontraite un patient, c’est-à-dire la morbi-mortalité.
Quand j’ai vu arriverl’ordonnance, au début des années 1990, je
Comment peut-on mettre sur le marché un médicament dont
leur ai dit : «Ecoutez,c’est ce que vous preniez avant mais les
informations dont nous disposons mefont penser qu’il vaudraitmieux que je vous donne autre chose.» Cespatients-là ont accepté,
C’est une très grande force des laboratoires que de faire des
sauf deux qui avaient des prescriptions débutées àl’hôpital, et qui
études qui vont dans lesens qu’ils souhaitent, comme Philippe
ont pris du Mediator l’un pendant quatre mois, l’autrependant
Pignarre l’a bien montré dans son livre,Le Grand Secret de l’in-
cinq mois. Je ne parvenais pas à lesconvaincre, à l’époque déjà, du
dustrie pharmaceutique : lorsqu’on a commencé à faire des es-
faible intérêt de la molécule. On neconnaissait pas encore bien les
sais cliniques pour mettre desmolécules sur le marché après l’af-
risques cardiaques. Il peut êtredifficile pour un médecin généra-
faire de la thalidomide, les réformateursthérapeutiques ont réussi
liste, s’il est jeune ou s’il n’est pasextrêmement rigoureux, d’arrê-
à convaincre les responsables politiques qu’ilfallait faire des es-
ter une prescription hospitalière ou celle d’unspécialiste. Des col-
sais cliniques. Mais le pouvoir politique n’a pas suivi auniveau
lègues m’ont montré des lettres qu’ils ont reçues despécialistes
financier et on a donc laissé la charge financière et la conduite de
furieux parce qu’un médicament dangereux avait été arrêté.
Quelregard portez-vous aujourd’hui sur cette nouvelle af-
Du coup, les labos se débrouillent toujours pour poserdes ques-
tions médicales de telle manière que leurs médicaments apportentdesréponses positives. Pour le Mediator, l’une des questions qu’il
L’affairedu Mediator est à la fois éclairante et terriblement frus-
fallaitscientifiquement poser était par exemple : «Des patients
trante pour un certainnombre de donneurs d’alerte. Il s’est passé
traitéssous Mediator pendant quatre ans connaissent-ils une dimi-
la même chose avec le Vioxx, avecle Di-Antalvic, il se passera la
nution de leurmorbidité et de leur mortalité ?» Au lieu de cela, le
même chose avec les médicaments contre lamaladie d’Alzheimer
laboratoire apréféré celle-ci : «Au bout de trois mois, la glycémie
qui sont le grand scandale des années à venir. Alors j’aijuste
et lestriglycérides baissent-ils de façon statistiquement significa-
regardé dans ma base de données Prescrire , et j’ai devant moi
quelquesdocuments. Il y a un premier article sur le Mediator en1986 dans la revue Prescrire .
A la première question, la réponse aurait été :«Non, il n’y a pas
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de modification, il y aurait peut-être même unesurmortalité.» A
En interrogeant les médecins, elle se rend alors compte que c’est
la seconde, il ne leur était pas très difficile de répondre oui, il y
prescrit comme un médicament de confort par les «obésologues»
a une petite diminution de laglycémie à jeun et de la triglycéri-
autoproclamés : évidemment comme c’est une amphétamine mas-
démie. Avec des agences de contrôle qui sontextrêmement conci-
quée ça fait maigrir un peu les patients. On se retrouve dans une
liantes, le médicament peut alors être mis sur le marché et les
situation qu’il ne faut jamais perdre de vue : la co-responsabilité
représentants des firmes pharmaceutiques pourront influer surles
de certains patients où le discours cohérent du bénéfice-risque
médecins qui n’ont pas conscience que le critère indirect qu’on
passe parfois à la trappe devant une demande esthétique extrê-
leur donne,la baisse de la triglycéridémie, n’a aucun intérêt à long
mement forte. On l’a vu il y a deux ans encore avec le médica-
ment pour maigrir Alli vendu sans ordonnance en pharmacie. Sile laboratoire l’a mis en vente libre, c’est que les médecins ne le
Ce qu’ilfaut, ce sont des études sur les critères directs morbidité et
prescrivaient pas assez sur ordonnance (sous le nom d’Orlistat)
mortalité sur lelong terme. De la même manière, il y a des médi-
caments qui font baisser lecholestérol mais qui n’ont jamais sauvéun patient, ils font juste baisser lecholestérol. Je pense à certains
Ce à quoi il convient d’ajouter la responsabilité des médias,
médicaments du groupe Fournier, un groupe dontElisabeth Hu-
qui alimentent sans doute fortement cette demande.
bert qui a été ministre de la santé a ensuite été directrice. Iln’y a
Cette responsabilité est flagrante. Prenons l’exemple d’une autre
amphétaminique, le Zyban, médicament pour arrêter de fumer. Le
Le Mediator est un médicament du groupe Servier : q uelle
Zyban, c’est du Bupropion, un amphétaminique caché comme le
est la réputation de ce laboratoire chez les médecins généra-
Mediator. Lorsqu’il est sorti, le laboratoire avait exercé une forte
pression sur la presse, considérant que beaucoup de journalistesfument. Le laboratoire avait donné du Zyban à des journalistes,
Dans ces années 1980, il n’y a aucune autre bouée à laquelle
qui ont fait des pleines pages en expliquant comment ça leur avait
s’accrocher pour les médecins un peu consciencieux que la re-
permis d’arrêter de fumer. Il y avait eu en particulier une journa-
vue Prescrire . Si je mets de côté cette revue, il ne reste que
liste de Libération qui avait fait deux pages sur ce sujet !
des représentants des firmes qui viennent cogner à la porte et unepresse en grande partie payée par l’industrie. Servier m’apparaît
Cet article n’avait aucun recul, il ne s’agissait pas d’un texte
alors comme le groupe qui embouteille ma boîte aux lettres avec
scientifique mais simplement d’une personne qui prend un médi-
plus d’un kilo de papier par mois, c’est l’estimation à laquelle
cament et qui voit ce qui lui arrive à elle sur quinze jours, qui n’a
était arrivé un collègue. Dans les années 1980 et 1990, ce labo-
aucune idée du fait qu’elle prend une amphétamine, qui n’a au-
ratoire était connu comme disposant d’un réseau de visite médi-
cune idée du fait qu’il y a des accidents vasculaires et psychiques
cale assez pléthorique et commercialement agressif, des gens qui
graves, et comme ils n’arrivent qu’une fois sur dix mille, elle ne
faisaient du rentre-dedans pour obtenir plusieurs rendez-vous par
va sans doute pas s’en rendre compte. Il y a donc une responsabi-
lité croisée de désinformation ou de mal information.
Quelle est votre attitude par rapport à ces représentants
Vous parliez d’une avant-garde de médecins attentifs à ces
qu’on appelle « visiteurs médicaux » ?
problèmes : combien sont-ils ? Le lectorat de la revue Pres-crire peut-il renseigner sur la taille de ce groupe ?
Très rapidement, j’ai arrêté de les recevoir. A un moment, je mesuis rendu compte que le travail de fond sur la thérapeutique, le
Prescrire doit avoir environ 25.000 abonnés, parmi lesquels on
médicament, la réflexion doit se faire sur l’écrit, un écrit qui reste,
trouve 5.000 pharmaciens. Il y a donc à peu près 20.000 médecins
qui est une analyse clinique. Lire un article de fond dans Prescrire
qui sont lecteurs de Prescrire , une large majorité d’entre eux, au-
sur Benfluorex prend à peu près sept minutes, pour le lire sérieu-
tour de 15.000 à 18.000, sont des généralistes. Sachant qu’il y
sement, et avoir ensuite une conduite cohérente pour les années à
a environ 48.000 généralistes en France actuellement, un chiffre
venir. Voir un visiteur pharmaceutique prend le même temps pour
en nette diminution. Et environ 50.000 spécialistes, dont 3.000 à
juste bavarder et ne rien apprendre.
4.000 lisent Prescrire . Il y a bien sûr d’autres publications, no-
a poursuivi au fil du temps son travail sur le Me-
tamment le British Medical Journal qui est de très haute tenue,
mais la barrière de la langue limite son lectorat en France, et seslecteurs sont quasi toujours aussi des lecteurs de Prescrire .
Oui, en publiant notamment en 1999 une étude de l’union régio-
Au-delà de ce groupe de médecins qui s’informent, la respon-
nale des caisses d’assurance maladie de Bourgogne qui a ana-
sabilité ne doit-elle pas aussi être celle des dirigeants poli-
lysé les données médicales sur la prescription du Mediator. A
l’époque, l’assurance maladie ne sait peut-être pas que ce médi-cament peut être dangereux (quoique certaines alarmes aient été
Ce qu’on voit là est un jeu de bonneteau. On voit Xavier Bertrand
publiées) mais elle peut en revanche savoir qu’il ne sert à rien, et
soudain oublier qu’il a été ministre et dire qu’il veut aller jusqu’en
la revue se pose la question de savoir pourquoi elle remboursait
haut des plus hautes responsabilités, Nicolas Sarkozy pareil. Sans
même parler des relations de proximité qui existaient entre l’UMP
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et Servier, ou du fait que Xavier Bertrand a sciemment participé à
la mort du système de médecins référents dont la formation était
Pour l’Alzheimer,on a des familles qui viennent voir des géron-
indépendante de l’industrie pharmaceutique, je dois dire que je
tologues et qui demandent cequ’elles peuvent faire pour leurs
n’attends pas des ministres qu’ils me disent ce que je dois faire
grands-parents, et qui sont évidemment piedset poings liés par ce
vis-à-vis des médicaments, Dieu soit loué !
qui leur est dit. On est donc en face de quelque chose dedrama-
Je le rappelle dans Les Fossoyeurs : quelques jours avant que le
tique et on pourra dans quelques années, mais il faudra dix ans,
Vioxx ne soit retiré de la vente, Philippe Douste-Blazy se pavanait
décrypterle document de la Haute autorité de santé sur les anti-
à la radio pour dire qu’il s’agissait d’un médicament formidable
Alzheimer qui est sortiil y a un an et demi, un document qui a
et que s’il y avait des problèmes, les agences les auraient bien sûr
amené la revue Prescrire à attaquer violemment la Hauteautorité
de santé sur le conflit d’intérêts de ses experts.
L’année dernière, Roselyne Bachelot nous expliquait qu’il fal-
Le document sur lesanti-Alzheimer est obligé de reconnaître
lait utiliser du Tamiflu hors indications avec le directeur de la
qu’ils ne ralentissent pas l’entrée enétablissement, qu’ils n’amé-
DGS, Didier Houssin, qui poussait à la roue pour qu’on prescrive
liorent pas les possibilités cognitives despatients mais, dit-il dans
sur une simple fatigue avec rhume, ce qui sur le plan médical
un langage extraordinaire, ils permettent de lesmettre dans la fi-
a conduit le Formindep (formindep.org), une association pour la
lière gériatrique, et à cette filière de fonctionner. Autrementdit,
formation indépendante des médecins, à demander sa démission.
pour que demain la dépendance puisse être un juteux marché pourlesassurances privées surtout ne mettons pas en cause un médi-
Les agences sont d’une rare incompétence. L’Afssaps a tendance
cament qui donnel’illusion aux gens d’être traités, quand ce qui
à faire totalement confiance aux laboratoires et à mettre de côté
importe autour d’un patientAlzheimer, c’est la qualité de l’accom-
comme l’a montré Irène Frachon les alertes lancées par les whist-
D’unepart il y a la dangerosité, et d’autre part il y a la ques-
Combien de fois je me suis retrouvé à la radio avec des gens qui
tion des coûts pourla sécurité sociale des remboursements de
me posaient des questions et auxquels j’expliquais que le troi-
médicaments qui ne servent à rien. Lecas du Mediator est in-
sième médicament le plus vendu en France à la sortie de l’hôpital
téressant parce que pendant longtemps on ne savait pasqu’il
est un antalgique retiré de la vente dans de nombreux pays euro-
était dangereux mais on savait qu’il ne servait à rien. Ne paye-
péens depuis des années. Quand ils me demandaient son nom, je
t-on paslà aussi le prix d’un système où l’on rembourse beau-
n’avais pas le courage d’aller jusqu’au bout et de dire que c’est
coup de médicaments qui neservent à rien ?
un médicament qui s’appelle Di-Antalvic et qui n’avait jamaisapporté la preuve de son efficacité et qui est peut être dangereux.
Le Mediator de 2010, un médicament qui ne sert à rienet qui peutdonner des accidents, et qui est largement prescrit aujourd’hui,
Parce que le pouvoir de rétorsion que pouvait avoir une firme dans
L’Express l’a pointé mais ça fait au moins quatre ou cinq ans que
ces années-là face aux donneurs d’alerte était énorme, on l’a vu
Prescrire nous alerte, c’est le Vastarel. C’est un médicament d’un
avec le livre du docteur Irène Frachon qu’ils ont failli faire inter-
laboratoirefrançais aussi qui est censé améliorer l’oxygénation du
dire. La question qui se pose, c’est la responsabilité des médias
cerveau chez lespersonnes âgées mais qui n’a jamais fait la preuve
en général, dans le fait de ne pas prêter une oreille attentive, et
de la moindre efficacité. Voyant qu’il n’était pas prescrit par les
ensuite d’offrir une véritable protection aux donneurs d’alerte. nd
cardiologues, qui ont déjàbeaucoup de médicaments efficaces à
Vousévoquiez le scandale à venir des médicaments anti-
leur disposition, le laboratoire l’a proposé aux ORL et aux oph-
talmos. On voit passer beaucoup deprescriptions de Vastarel alors
Ce sera un scandale sanitaire dans dix ans, et parceque les choses
même qu’on sait qu’il n’a jamais fait la preuvede son efficacité
seront un petit peu plus faciles pour les donneurs d’alerteaujour-
mais qu’en plus on sait maintenant qu’il peut donner desmaladies
d’hui, je dirai clairement ce qui apparaît en filigrane depuis au
moinsdix ans dans le British Medical Journal , dansle New En-
Dans cinq ans, dans dix ans, quand Vastarel aura étéretiré du com-
gland Journal of Medecine , dans la revuePrescrire : les médica-
merce, on ne trouvera plus un médecin qui reconnaîtra avoir ini-
ments anti-Alzheimercoûtent des sommes criminelles à la sécu-
tiédes dizaines et des centaines de prescriptions, et tout le monde
rité sociale, à côté desquelles leMediator c’est du pipi de chat.
hochera latête et le ministre de la santé de l’époque, qui sera peut-
Ces médicaments ne retardent pas l’entrée enétablissement spé-
être socialiste,posera gravement ses coudes sur le bureau en di-
cialisé des patients atteints, ces médicaments n’arrêtent pasleur
sant : je veux faire toutela lumière sur cette affaire, comment se
dégradation. A peine ont-ils permis à certains items sur cer-
fait-il que l’argent de lacollectivité ait été dilapidé pendant dix
tains testsd’être un peu meilleurs pendant un bref moment, et
ils peuvent entraîner desaccidents vasculaires cardiaques et cé-
Sauf sid’affaire en affaire, le Vioxx, le Mediator, etc., s’installe
rébraux graves. On estdevant une machine à côté de laquelle le
de manière intimechez les patients la question de la dangero-
Mediator, ce n’est pas grand-chose mêmesi beaucoup de gens en
sité d’utiliser des comprimés commesi c’était des bonbons. Mais
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notre responsabilité de médecins se pose aussi. Ily a une partie
a voulu dérembourser les petits médicaments des patients en af-
non négligeable de notre profession qui pense qu’il est tout àfait
fection de longue durée. J’avais prouvé que cela allait conduire
normal d’entretenir des relations avec les laboratoires. Il y a des-
les patients qui suivent des chimios à prendre des médicaments
syndicats comme la CSMF qui remercient sur leur site les labora-
toires de leuraide financière, ce que je trouve juste pathétique. Il
On a un système schizophrène, qui protège les pseudo-
y a donc uneresponsabilité médicale, il y a une responsabilité des
innovations thérapeutiques qui sont parfois très chères et qui
agences et du politique,il y a une responsabilité très importante
peuvent être dangereuses et qui laissent sur le marché des si-
tuations de rentes pour des médicaments qui ont été lancés à un
Comment d’un côté rembourser du placebo et de l’autre dé-
moment où les autorisations de mise sur le marché étaient en-
rembourser des médicaments dont l’utilité est prouvée ?
core plus mollassonnes qu’aujourd’hui et on laisse le médicamentvivre sa vie jusqu’à ce qu’on ne puisse plus en nier l’inefficacité
On se base simplement sur le coût et sur une notion ridicule, la
ou la dangerosité. Il y avait par exemple un médicament pour per-
notion de « médicament de confort ». Par exemple, est-ce que les
sonnes âgées qui s’appelait l’Hydergine en gouttes. L’Hydergine
médicaments contre la diarrhée sont des médicaments de confort ?
n’a jamais sauvé personne mais les types des laboratoires vous
Quand on a la diarrhée, on ne trouve pas qu’il s’agisse de médi-
disaient : «Mais écoutez, 80% de vos collègues ne peuvent pas
cament de confort. Je me suis battu il y a trois ans lorsqu’on
avoir tort.» Le système est conçu pour s’auto-entretenir.
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